Spiruline des étoiles : bio, humanitaire et cultivée différemment,
une spiruline révolutionnaire !

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Le bio du label "AB",le miroir aux alouettes.

Le bio du label "AB", le miroir aux alouettes.

Bonjour à tous !
Cet article sur la spiruline Bio devient de plus en plus prioritaire.
Donc le voilà !

1. INTRODUCTION

Consciemment ou inconsciemment, nous sommes TOUS formatés, conditionnés, « pavlovés » sur le fameux logo français « agriculture biologique » :

Un simple coup d’œil sur un sachet de spiruline française, et la vue de ce logo va nous influencer TRES favorablement en vue de son achat.
Ceci malgré souvent un prix supérieur

MAIS QU’EN EST-IL REELLEMENT ?
OU EST LA VERITE ?

QUESTION 1 : Ce logo nous garantit-il une véritable spiruline de qualité, ou au moins une qualité supérieure ?

QUESTION 2 : Allons nous échapper avec ce logo magique au verdict souvent constaté sur le terrain pour beaucoup de français du



NON ! Ce logo ne nous protègera pas pour autant.

2. POURQUOI LE LABEL "AB" FAIT-IL FAUSSE ROUTE ?

Première erreur :

malgré le travail des spiruliniers français (FSF) pour proposer un label BIO adapté à la spiruline, le cahier des charges AB de la spiruline finalement adopté en 2009 par la législation française et le certificateur se réfère à celui des algues marines. La spiruline n’est cependant pas une algue : c’est une cyanobactérie, et elle n’est pas d’origine marine : c’est un organisme croissant naturellement dans les lacs natronés des régions équatoriales ! Donc ce qui pourra être écrit dans ces textes règlementaires est inadapté par essence même.

Deuxième erreur :

même si ces textes faisaient référence à la spiruline, leur contenu ne s’attache le plus souvent qu’à des considérations satellites autour de l’exploitation et ne rentrent jamais au cœur même des principes de culture. Le certificateur demande ainsi pour les algues marines :

  • une description des installations
  • un plan de gestion durable avec les activités sur l’environnement
  • la tenue à jour de carnets de production
  • l’utilisation uniquement d’intrants d’origine végétale et minérale (non chimique)

Certes, c’est déjà quelque chose, mais on passe à côté de 90% des exigences auxquelles devraient se référer un spirulinier pour obtenir une spiruline BIO de qualité et sans danger pour le corps humain.

Au passage, il est difficile d’avoir accès à un cahier des charges Bio officiel cohérent, appliqué uniquement aux algues marines. Pour s’y retrouver, il faut louvoyer autour de plusieurs textes pour l’agriculture bio, les algues marines ; la confusion, la lourdeur la forme ampoulée et l’inadéquation sont le maître mot de ces textes.

3. LE LABEL "AB" EST INADAPTE : LE CAS PARTICULIER DU « FERTICEL »

Le fait que la spiruline soit une bactérie, de la catégorie des cyanobactéries, et NON un végétal, aurait dû modifier complètement l’approche en matière de BIO du législateur. La spiruline n’est pas un végétal courant, elle consomme en premier lieu l’azote sous sa forme la plus primitive, à savoir l’azote atmosphérique (en faible quantité), et l’azote sous la forme ammoniacale (NH3). La nourriture aux nitrates est certes possible, à condition toutefois d’introduire de grosses quantités de ces derniers dans le milieu nutritif, nitrates qui vont se réduire progressivement en ammonium consommable par la spiruline. Cette transformation NO3>>>NH4 est un processus lent, qui exige de fortes concentrations en nitrates (1 à 2 grammes/l du composé nitré) pour déplacer l’équilibre : cette forte concentration conduit à une contamination des bassins et à l’apparition de flores bactériennes nitrophiles importantes dans ces derniers.

Pour une culture saine, il est donc vivement recommandé de proscrire toute forme de nitrates (BIO ou pas BIO !!!) pour l’alimentation des bassins et d’introduire exclusivement de l’ammonium en très faible quantité (qqs ppm). Malheureusement, cet ammonium, au jour où nous écrivons cet article, n’existe pas à l’état pur parmi les engrais BIO, il est toujours combiné à des nitrates en forte proportion. A l’état pur, il n’existe que sous ses formes chimiques (ammoniaque et urée). Voilà tout le problème !

Si l’ammonium PUR n’est pas disponible sur le marché des intrants BIO, il existe cependant sur ce marché des compositions nitrées (NO3) avec une faible proportion d’ammonium (NH4). On trouve ainsi en France un engrais azoté nommé FERTICEL, produit industriellement en Espagne à partir de végétaux (à notre connaissance le soja d’Amérique du sud, par ailleurs OGM). Sa composition est gardée secrète par le fabricant ; ce dernier donne seulement les proportions 75% NO3 – 25% NO3. Cet engrais est accepté, voire recommandé par ECOCERT.

Corollaire : Si l’on utilise le Ferticel afin d’obtenir à tout prix le label "AB", il est nécessaire d’augmenter chaque jour d’au moins 4 fois les quantités de nourrissage de la spiruline par rapport à l’urée chimique. De plus, on observe en pratique que spiruline au contact du Ferticel perd souvent sa belle coloration vert-bleu en nourriture ammonium pur : sa couleur évolue vers un bleu plus pâle, « décoloré » qui laisse à penser qu’elle manque toujours d’ammonium, il faut encore augmenter la dose. Plus grave, la présence de nitrates dans la solution en quantités toujours croissantes, non absorbées, conduit à une prolifération de la flore bactérienne, à l’observation au microscope de micro-organismes cellulaires tels rotifères, amibes, protozoaires, etc., témoins d’une contamination des bassins. Elle est accompagnée souvent une analyse bactérienne (pathogènes) non satisfaisante (flore totale), un accroissement des boues dans le bassin et des odeurs inacceptables au niveau de la spiruline séchée, la rendant impropre à la consommation.

En première conclusion, le label passe à côté de 90% du cahier des charges nécessaire pour une véritable certification de la spiruline ce que nous allons voir par la suite. De plus, concernant les 10% restants, il conseille de façon inadaptée au niveau des engrais azotés en interdisant les engrais chimiques. Il devrait exister obligatoirement une dérogation pour ces derniers dans le cas spécifique de la spiruline, bactérie et non végétal.

4. LA NECESSITE D’UN VRAI LABEL BIO QUI PROTEGE VRAIMENT LE CONSOMMATEUR,
LE LABEL "SB" :

Notre association Africaspi bénéficie d’une expérience incomparable en matière de spiruline, de plus de 25 années en France et en Afrique de l’Ouest. Nous donnons des cours au CFPPA de Hyères dans le Var depuis 2005 en vue de l’obtention du BPREA « aquariophilie » et pour des stages d’initiation à la spiruline.

Consciente du grave problème introduit par le label "AB", l’association a développé en 2022 un label BIO spécifique et adapté parfaitement à la spiruline, avec un cahier des charges très clair intégrant 19 contraintes et contrôles :

Nous décrirons dans un prochain article ce label, son intérêt et le cahier des charges associé. Ce label pourrait révolutionner dans les prochaines années notre conception du BIO en matière de spiruline.

L'auteur de l'article

Pierre ANCEL

Responsable de la "Ferme des Etoiles"

Ingénieur de formation, Pierre a exercé dans de nombreuses entreprises telle que GDF.
Amoureux de la spiruline et soucieux d'aider au développement en Afrique, il conseille de nombreuses fermes avant de créer la Ferme des Etoiles en 2019.